Glenveagh National Park
Situé dans le nord du Donegal, le parc national de Glenveagh (Gleann Bheatha en irlandais, ce qui signifie « Vallée de la vie ») est un des six parcs nationaux irlandais. Il s’étend sur près de 11 000 hectares de collines, de montagnes, de landes, de tourbières, de forêts et de lacs au cœur des Derryveagh Mountains, autour du lac du Lough Veagh au bord duquel se dresse un château entouré de jardins. De ce château partent des randonnées qui permettent de découvrir les magnifiques paysages du domaine de Glenveagh.
Histoire du Glenveagh National Park
A l’origine du domaine un riche propriétaire terrien irlando-écossais né dans le comté de Laois : John George Adair. Entre 1857 et 1859, il rachète des petites parcelles de terre autour du Lough Veagh pour en faire un domaine de chasse. Au passage il se créa une « fameuse » réputation en expulsant brutalement en 1861 244 métayers qui se retrouvèrent livrés à eux-mêmes et dont beaucoup fuirent jusqu’en Australie … Après avoir épousé une riche héritière américaine, Cornelia Wadsworth Ritchie, il commença à construire le Glenveagh Castle en 1867 et acheva les travaux en 1873. Adair mourut en 1885 lors d’un voyage d’affaires aux Etats-Unis à l’âge de 62 ans. Après sa mort, sa femme Cornelia continua de s’occuper du domaine, introduisant des cerfs dans le parc dans les années 1890 (pour organiser des parties de chasse), améliorant le château pour le rendre plus confortable, aménageant des jardins. Elle continua de séjourner au château l’été jusqu’en 1916 et mourut en 1921 à Londres. Le château fut alors laissé à l’abandon, occupé successivement par les anti et pro traité lors de la guerre civile irlandaise. Puis le domaine fut racheté en 1929 par un professeur de l’Université de Harvard, Arthur Kingsley Porter, venu étudier l’archéologie et la culture irlandaises. Mais le professeur disparut en 1933 en visitant l’île de Inishbofin. En 1937, Henry McIlhenny, irlando-américain de Philadelphie dont le grand-père avait grandi à quelques kilomètres de Glenveagh, racheta le domaine, restaura le château et développa ses jardins. En 1975, il vendit le domaine à l’Office of Public Works (puis le château en 1983), permettant la création d’un parc national qui ne sera ouvert au public qu’en 1984 (le château étant ouvert au public en 1986).
Marcher dans le parc
L’entrée du parc se situe sur la R251, entre Dungloe et Letterkenny. Depuis le très accueillant Visitors Centre (expositions sur l’histoire du domaine, sa géologie, sa faune, sa flore, etc … ainsi qu’une cafétéria bienvenue pour reprendre des forces après une longue marche), des navettes de bus (2 euros, tarif en juin 2008) vous emmènent jusqu’au Glenveagh Castle en longeant le Lough Veagh. Du château partent plusieurs randonnées de 45 minutes à 4 heures aller-retour. Les plus courtes se contentent de grimper la colline surplombant le château pour avoir une vue sur le lac. La plus longue permet de longer le lac (Lough Walk) puis de remonter la vallée (Glen Walk) jusqu’aux limites du parc. C’est pendant cette randonnée (qu’on ma fort judicieusement conseillée au Visitors Centre) qu’on été prises toutes les photos que vous voyez ici. En dehors de ces randonnées, le parc propose des marches avec guide, permettant de découvrir la faune et la flore du parc. Enfin, pour les marcheurs les plus expérimentés, le domaine est suffisamment vaste pour partir à l’aventure sur les sommets dominant le lac ! Mais dans ce cas, ne pas oublier de bien s’équiper (en particulier de bonnes chaussures) et de prévenir le staff du parc. Dans tous les cas, prévoir la lotion anti-midges, ils pullulent dans le coin … Dernier conseil : venez tôt, dès l’ouverture du parc (8-9h), vous aurez la vallée pour vous tout seul et c’est à cette heure-là que vous pourrez voir ces magnifiques reflets dans le Lough Veagh (si les conditions météo s’y prêtent évidemment).
Glenveagh Castle et les Glenveagh Gardens
Le parc n’est pas réservé qu’aux marcheurs : la balade en bus jusqu’au château, la visite du château et de ses jardins dans un cadre naturel somptueux suffiront au bonheur de certains. La visite (guidée) du château est payante (3 euros, tarif juin 2008), celle des jardins est gratuite (sans doute une compensation du fait que vous servirez de nourriture aux moucherons et aux midges lol). C’est le créateur du domaine, John George Adair, qui a fait construire le château entre 1867 et 1873, confiant à son cousin, John Townsend Trench, le soin d’imaginer les plans du château. Derrière son apparence extérieure austère, ses façades de granit et ses tours massives, le château est d’un grand raffinement à l’intérieur. Il faut dire que le dernier propriétaire du château, Henry McIlhenny, était expert en arts décoratifs au Museum of Arts de Philadelphie ! Les jardins, eux, ont été dessinés par Cornelia Adair, épouse de John George Adair. Mais c’est une nouvelle fois le travail de Henry McIlhenny qui en a fait des jardins parmi les plus beaux d’Irlande. Ce collectionneur de plantes a récupéré des espèces du monde entier et s’est adjoint les services de deux paysagistes, James Russel puis Lanning Roper, pour magnifier le site. Le sol acide est en particulier favorable à la croissance des rhododendrons dont les jardins exposent une collection réputée.
De Church Hill à Doocharry
Pour terminer, un beau trajet à faire en voiture (ou en vélo pour les plus courageux) : la R254 qui longe le parc au sud entre Church Hill et Doocharry. La route traverse d’abord d’immenses zones de tourbières entourées de montagnes aux formes douces et arrondies. Puis elle tourne brusquement à 90°, permettant d’admirer sur la droite la vallée de Glenveagh jusqu’au Lough Veagh et son château tout au fond. Puis on descend à travers une superbe vallée verdoyante jusqu’au Lough Barra et ses couleurs magnifiques, jusqu’à rejoindre le petit village de Doocharry. C’est dans cette région que la Gweebarra, rivière qui se termine par un des plus beaux estuaires d’Irlande, prend sa source. Lorsque j’ai fait cette route, le ciel commençait à se couvrir de nuages sombres en début de soirée et la lumière irradiait de partout, magnifique !