Les choeurs gallois
Le célèbre poète gallois Dylan Thomas (qui a inspiré son pseudo au chanteur folk Bob Dylan) disait de ses compatriotes : « Dieu soit loué, nous sommes une nation mélomane ». Cette tradition vocale respire à travers les chants du Millenium Stadium de Cardiff lors des grandes rencontres internationales de rugby ou à travers quelques grandes voix comme celles de Katherine Jenkins ou du crooner Tom Jones. Mais le phénomène le plus représentatif de cette tradition vocale est celui des choeurs gallois. Une tradition exclusivement masculine au Pays de Galles, portée aujourd’hui par près de 150 chorales. Les plus petites comptent 20 membres, les plus grandes plus de 100. Au total ce sont entre 6000 et 7000 hommes qui donnent de leur temps libre pour faire vivre cette tradition typiquement galloise. Auxquels il faut rajouter les nombreux choeurs gallois créés un peu partout dans le Commonwealth par la diaspora galloise, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Australie, en Ecosse, …
Une affaire de mineurs
Cette tradition des choeurs gallois est indissociable d’une autre tradition galloise : le monde des mineurs. On raconte souvent que les premières chorales galloise ont été créées par les cûrés des villages des vallées minières du Pays de Galles pour occuper leurs ouailles pendant leurs heures de repos et éviter qu’elles aillent écumer les pubs ! Aujourd’hui encore les chorales sont essentiellement composées d’anciens mineurs, de fils ou de petits-fils de mineurs. Par quel miracle l’art vocal a-t-il pu se propager dans les milieux les plus modestes de la population galloise ? Grâce au Tonic Sol Fa. Cette technique d’apprentissage de la musique mise au point par le révérend John Curwen (1816-1880) utilise des signes de la main pour signifier chaque note. Une manière d’apprendre la musique bien plus simple que le traditionnel solfège.
Un phénomène en perte de vitesse
Autrefois chaque village gallois avait sa chorale. Bien qu’encore bien présent, le phénomène est aujourd’hui en perte de vitesse. La fermeture des mines a poussé une partie de la population des anciens mineurs à rejoindre les grandes villes du sud du Pays de Galles, comme Cardiff ou Swansea. Des villes où les jeunes trouvent des occupations sans doute plus passionnantes à leurs yeux que le chant ! L’âge moyen des chorales est donc aujourd’hui élevé. Les choeurs gallois ont du s’adapter, en particulier par une anglicisation du répertoire. Autrefois exclusivement gallois, il comporte aujourd’hui des chants en anglais, une nécessité pour attirer de nouveaux chanteurs car le gallois est de moins en moins parlé et difficile d’apprentissage.