Guérande
Bâtie sur les hauteurs dominant les Marais Salants à l’ouest (le Pays Blanc) et les Marais de Grande-Brière à l’est (le Pays Noir), Guérande est une des plus belles villes de Loire-Atlantique. Ses superbes fortifications, son coeur médiéval, la douceur de son microclimat et la beauté des paysages alentours attirent de nombreux visiteurs. Le nom breton de la ville, Gwenrann, signifie « Pays Blanc », sans doute en référence à l’exploitation du sel qui a fait la renommée de la ville.
Petite Histoire de Guérande
La présence autour de Guérande de nombreux mégalithes et de vestiges gallo-romains laisse penser que le site de Guérande est occupé régulièrement depuis le Néolithique, ce qui en fait sans doute le plus ancien lieu de peuplement de Loire-Atlantique. Mais la ville même de Guérande a été créée selon la tradition par un prince vannetais, Waroc’h, au VIème siècle, qui y fit construire un baptistère. Pendant des siècles, Guérande se développe sous l’influence des princes bretons, est le siège d’un évêché temporaire sous le règne du roi breton Nominoë, devient sénéchaussée puis ville de foire à partir du XIVème siècle. Preuve de ce caractère breton, le Pays de Guérande est la seule région bretonnante de Loire-Atlantique, on y parlait même encore breton au début du XXème siècle. Pendant la Guerre de Succession de Bretagne, la ville soutient le duc Jean de Montfort contre les français et est mise à sac en 1342 par les troupes espagnoles, alliées de Charles de Blois. A partir de 1343 Jean de Montfort fait donc renforcer les fortifications autour de la ville ; il faudra plus de 150 ans pour qu’elles soient achevées. Nouvelle preuve de l’attachement des ducs de Bretagne à Guérande, deux traités de paix y sont signés (en 1365 et en 1381) qui mettent fin aux Guerres de Succession de Bretagne. Une paix qui marque le début d’une longue période de prospérité pour Guérande, grâce à l’exploitation et au négoce du sel récolté dans les marais salants de l’île de Batz, mais aussi grâce au commerce du vin (la région de Guérande a produit du vin rouge jusqu’au début du XXème siècle). Pour assurer ce négoce Guérande développe une flotte maritime importante, armée dans les sites portuaires de Guérande. Mais l’ensablement de ces sites portuaires à partir du XVIème siècle et le déclin du sel comme monnaie d’échange font perdre à Guérande de sa puissance, au profit des ports du Croisic et du Pouliguen. La ville devient alors un centre religieux et administratif. Sous la Révolution, le Pays de Guérande participe à l’insurrection vendéenne et les paysans révoltés occupent la ville pendant une semaine, avant d’être dispersés par les troupes du général Beysser. Au XIXème siècle, la presqu’île de Guérande profite de la mode des stations balnéaires pour développer le tourisme, aujourd’hui devenu une des activités économiques principales de la presqu’île guérandaise.
Visiter Guérande
La ville est fière de ses remparts, parmi les mieux conservés en France, ce qui a valu le surnom de « Carcassonne de l’Ouest » à Guérande. Les remparts furent construits à partir de 1343 sur les ordres du duc Jean de Montfort, après que la ville ait été mise à sac par les troupes espagnoles pendant les guerres de succession de Bretagne. Il faudra attendre 1488 pour que les travaux soient terminés, sous le règne du duc François II. Les remparts ceignent la ville sur environ 1,5 kilomètres, flanqués de 10 tours et percés par 5 portes (4 à l’origine, aux 4 points cardinaux). La plus belle et la plus imposante est la Porte Saint-Michel, qui donne à l’est sur la route de Saint-Nazaire. Après avoir servi d’appartements pour les capitaines de ville et les gouverneurs de Guérande, puis de mairie à partir du XIXème siècle, ses deux tours abritent depuis 1928 le Musée d’Art et Traditions Populaires du Pays de Guérande. Intra muros, les rues sinueuses ponctuées de belles maisons médiévales (maisons à colombage ou en granit) donnent sur de vastes places très agréables. Certaines rues commerçantes abritent de nombreuses boutiques d’artisanat. Les familles avec enfants ne rateront pas le Musée de la Poupée et du Jouet Ancien. Les deux principaux monuments de la ville close sont la Chapelle Notre-Dame-la-Blanche et la Collégiale Saint-Aubin. La chapelle Notre-Dame-la-Blanche fut construite au XIIIème siècle à l’instigation du duc Jean de Montfort. Le traité de Guérande de 1381 (qui marquait la fin des guerres de succession de Bretagne) y fut signé. La Collégiale Saint-Aubin, l’église de Guérande, est dédiée à Saint-Aubin, dont on raconte qu’il sauva la ville contre un raid normand en 919 lors d’une apparition post mortem … L’église tire son caractère d’un mélange de style gothique et de style roman. Pour ceux qui souhaitent découvrir en détail le patrimoine de Guérande, l’office du tourisme organise des visites guidées individuelles ou en groupe (plus de renseignements sur le site de l’office du tourisme de Guérande).
A la sortie de la ville, en direction de Herbignac, ne pas rater le moulin de Cremeur, moulin du XVIème siècle, plus connu sous le nom de Moulin du Diable. La légende raconte qu’un certain Yves Kerbic, trop pauvre pour construire un moulin, passa un pacte avec le diable : en échange de son âme, le Diable devait lui construire un moulin durant la nuit … Mais au lever du soleil, il restait encore une pierre au Diable pour terminer le moulin, et le meunier s’empressa d’y poser une statuette de la vierge et de se signer, provoquant la disparition d’un Satan fou de rage dans un tourbillon de feu ! Quant à Yves Kerbic, il vécut longtemps et mourut saintement …
Quelques événements culturels rythment la saison touristique guérandaise :
- La Fête Médiévale (tous les ans à la mi-mai) célèbre le passé médiéval de la ville, en organisant des banquets, des défilés en costumes, des foires, … Plus d’informations sur le site de la ville de Guérande.
- Les Celtiques de Guérande (mois d’août), festival de culture celtique dont la particularité est de proposer de nombreux ateliers pour s’initier ou se perfectionner à certaines pratiques culturelles ou artisanales.
Les marais salants de Guérande
Le nom n’est pas trompeur ! C’est bien ici qu’est récolté le célèbre sel de Guérande, présent sur les plus grandes tables françaises. Les marais s’étendent sur 1 800 hectares sur les communes de Batz-sur-Mer et de Guérande, parsemé ici et là de petits villages paludiers. Le Traict du Croisic est l’unique lien de communication entre les marais et l’océan et alimente constamment les marais en eau salée. De nombreuses petites routes parcourent les marais, permettant de découvrir la faune et la flore qu’abrite ce lieu exceptionnel, une balade vraiment agréable à faire en vélo. Au bord des routes, de nombreux paludiers vendent le fruit de leur travail. Pour en savoir plus sur les marais salants de Guérande, vous pouvez visiter le Musée des Marais Salants à Batz-sur-Mer, qui permet d’en savoir plus sur l’histoire des marais et sur les hommes qui l’ont exploité. Autre visite intéressante : Terre de Sel, au coeur des marais, une coopérative présentant une exposition sur l’histoire des marais salants et des paludiers qui en vivent depuis des siècles.